27 septembre 2013

La peur multiple


"En 1990, alors qu'elle venait de gagner les élections que la dictature allait annuler, Aung San Suu Kyi prononçait un discours, " Se libérer de la peur ". " La véritable révolution, disait-elle, est celle de l'esprit. Il faut se libérer de la peur. La dépasser. La mettre au service de la vérité, de la justice, et de la compassion Ce n'est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur. La peur de perdre le pouvoir corrompt ceux qui l'exercent, et la peur de la brutalité exercée par le pouvoir corrompt ceux qui la subissent. "Baya" - la peur - étouffe et anéantit lentement tout sens du bien et du mal. Et en raison de la relation si étroite entre la peur et la corruption, dans toute société où mûrit la peur, la corruption, sous toutes ses formes, s'enracine profondément. "

Elle poursuit : " Le plus grand don pour un individu ou une nation, dit Gandhi, est Abaya - l'absence de peur. Pas simplement le courage physique, mais celui qui libère l'esprit de la peur. Un courage qui pourrait être décrit comme une "grâce sous la pression", une grâce toujours renouvelée, face à une pression dure, incessante. " Aujourd'hui, un quart de siècle plus tard, dans tant d'endroits du monde il y a toujours la terreur, les massacres, la torture, l'enfermement, le travail forcé, le déni des droits fondamentaux de tant d'hommes, de femmes et d'enfants.

Lu dans:
Catherine Vincent. Lueur dans la nuit. Le Monde 10 août 2013. Jean Claude Ameisen, médecin, revient sur une photographie prise au moment de la libération de la figure de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi, après quinze ans de résidence surveillée.

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