"ANTIGONE — Créon a ordonné qu’on ensevelisse Étéocle, parce qu’il était du bon côté, et qu’on laisse pourrir le corps de Polynice, parce qu’il était du mauvais. Il a défendu à quiconque, sous peine de mort, de lui donner la sépulture.
ISMÈNE — Oui, je sais.
ANTIGONE — Eh bien, moi, je vais l’enterrer."
Jean Anouilh. Antigone
On ne disparaît pas tous de la même manière. Pour certains le passage est infime, ils ne disparaissent que peu, n'étant jamais vraiment apparus. Isolés dans la mort comme dans leur existence, on les trouve un jour presque par hasard, sans que personne ne le sache. Un collectif veille à leur assurer une sépulture et un rite d'adieu dignes d'un être humain. Le droit à des funérailles fera-t-il un jour partie des droits humains imprescriptibles, comme tant d'autres droits reconnus tardivement et qui aujourd'hui apparaissent comme élémentaires?
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Collectif les Morts de la Rue | asbl DIOGENES vzw
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Jean Anouilh. Antigone. Édition La Table Ronde. Collection Théâtre
de Poche. 1947. Extrait p. 25
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