" Est-ce que je sais qui tu es
sachant
ce que sont tes robes
tes montres
tes cils
tes fenêtres? "
Lionel Ray. Le nom perdu
Des livres entiers ont été écrits sur qui se cache au fond de nous, et sur la difficulté de connaître l'autre. Peut-être faut-il en revenir à une plus grande modestie dans la connaissance, apprécier la part d'ombre qui se dérobe, se satisfaire du rayon de lumière que chacun laisse percer de lui-même. Aimer la modeste intimité qu'offrent ces centaines de traces irréductibles d'un passé commun qui parle, des dates, des rues, des chambres, des mondes possibles découverts et d'autres mondes impossibles rêvés, des saveurs partagées et des lumières entrevues. Des mots échangés, banaux, mais qui furent nôtres, seulement nôtres et nous préservent de l'ennui sur le chemin de l'horizon. Se contenter peut-être de cette poussière de choses extérieures communes comme étant le meilleur reflet de notre intériorité. Découvrir l'autre par la réverbération qu'il offre sans chercher à percer le miroir.
Lu dans:
Lionel Ray. Le nom perdu. NRF Gallimard. 1987. 130 pages. Extraits pp.65,74
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