« Vieilles chansons accrochées aux murs des vieilles villes
mélodies oubliées qui reviennent parfois
flottant dans les airs qu’on chante en des veillées
quand remonte soudain tout un goût d’autrefois.
Mélodies inventées au fin fond d’un village
par un bel inconnu dont on ne sait plus rien
lointaines et persistantes
elles traversent les âges. »
Julos Beaucarne
Coïncidence amusante, Jules Jean Vanobbergen, le Grand Jojo (aussi
dit Lange Jojo) a tiré sa révérence le jour de la fête de Saint Eloi,
vénéré dans les usines et les ateliers de métallurgie. On imagine sans
peine les gosiers asséchés reprenant ce soir à pleine voix "Chef , un
p'tit verre on a soif" jusqu'à plus soif au petit matin blême. Oserai-je
vous le partager? Je me suis surpris au retour d'une réunion en
province il y a deux semaines à accompagner à tue-tête l'autoradio, seul
en voiture ce qui ajoutait à l'insolite, l'inévitable "Jules César, on
l'appelait Jules César, qui avait de belles jambes, des jambes de
superstar". Plus ridicule que cela tu meurs, pour quelqu'un amoureux de
Barbara, d'Ivry Gitlis, d'Anne-Sophie Mutter et de tant d'autres
interprètes de haut vol. C'est comme préférer un cassoulet Zwan à une
invitation au "Comme chez soi". Encore que... je découvris un jour que
le patron du célèbre resto étoilé de la place Rouppe n'aimait rien tant
que commander les soirs d'avant-match à Anderlecht un pistolet au haché
dans une échoppe de la place de Linde. Nous avons tous en nous un grand
Jojo qui sommeille, et vive la fête.
Jean Jauniaux, Julos Beaucarne. La poésie comme royaume. Lamiroy. Coll. L’article. 2021. 42 pages
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