02 décembre 2021

Ciao l'artiste


« Vieilles chansons accrochées aux murs des vieilles villes
mélodies oubliées qui reviennent parfois
flottant dans les airs qu’on chante en des veillées
quand remonte soudain tout un goût d’autrefois.
Mélodies inventées au fin fond d’un village
par un bel inconnu dont on ne sait plus rien
lointaines et persistantes
elles traversent les âges. »
                Julos Beaucarne


Coïncidence amusante, Jules Jean Vanobbergen, le Grand Jojo (aussi dit Lange Jojo) a tiré sa révérence le jour de la fête de Saint Eloi, vénéré dans les usines et les ateliers de métallurgie. On imagine sans peine les gosiers asséchés reprenant ce soir à pleine voix "Chef , un p'tit verre on a soif" jusqu'à plus soif au petit matin blême. Oserai-je vous le partager? Je me suis surpris au retour d'une réunion en province il y a deux semaines à accompagner à tue-tête l'autoradio, seul en voiture ce qui ajoutait à l'insolite, l'inévitable "Jules César, on l'appelait Jules César, qui avait de belles jambes, des jambes de superstar". Plus ridicule que cela tu meurs, pour quelqu'un amoureux de Barbara, d'Ivry Gitlis, d'Anne-Sophie Mutter  et de tant d'autres interprètes de haut vol. C'est comme préférer un cassoulet Zwan à une invitation au "Comme chez soi". Encore que... je découvris un jour que le patron du célèbre resto étoilé de la place Rouppe n'aimait rien tant que commander les soirs d'avant-match à Anderlecht un pistolet au haché dans une échoppe de la place de Linde. Nous avons tous en nous un grand Jojo qui sommeille, et vive la fête.



Lu dans:
Jean Jauniaux, Julos Beaucarne. La poésie comme royaume. Lamiroy. Coll. L’article. 2021. 42 pages

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