Si la pluie ressemble à une trame, l’arc-en-ciel, tout différent de cette trame vient y former une sorte de tissu d'une nature tout à fait différente. Et la simple image de l'arc-en-ciel devient fabuleuse du seul fait qu'elle nous présente une vision superposée parfaitement explicable mais qui renouvelle toutes choses. »
Philippe Jaccottet
Ce n'était qu'une place ombragée, assez banale somme toute, à
Ronda (Andalousie) un soir d'octobre. Les touristes y sirotent
leur boisson, les ouvriers y font la pause, les arbres offrent
leur ombre. Un guitariste se met à égrener une mélodie de Kendji
Girac. Une femme surgie de nulle part se met à danser. Ces
deux-là ne se connaissaient guère, et l'initiative est aussi
incertaine qu'improvisée. Pur moment de grâce comme l'existence
nous en accorde à profusion, que je ressens comme un rayon
d'éternité.
Lu dans:
Philippe Jaccottet. La Semaison 1954-1979. Gallimard 1984. 288
pages. Extrait p. 897
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