« L’un des pires péchés que l’historien peut commettre s’appelle l’anachronisme, qui consiste à vouloir plaquer le présent sur le passé."
Françoise Hildesheimer
La TV qu'on apprécie. Un documentaire glaçant sur un épisode méconnu
de notre histoire semi-récente, qui vit 8 millions de personnes prendre
la fuite devant l'avancée allemande entre le 10 mai et le 17 juin 1940 ,
dans des conditions de survie éprouvantes, mus par la crainte des
exactions de 1914 de la part de l'envahisseur. Panique collective liée
au sentiment de répétition de l'Histoire, de l'inéluctabilité d'une
horreur qui ne peut que se répéter. La crainte du danger devient le
danger. L'histoire des pandémies n'y échappe guère, chacune ravivant la
mémoire ancestrale des méfaits de la peste, du choléra ou de la grippe
espagnole décimant les populations. Comparaison n'est pas raison, même
si l'ampleur du confinement lors de ces épidémies présente d'étranges
similitudes. La peste de Marseille (1720) décime 40
000 malades sur 80 000 habitants, puis dans toute la Provence, où elle
fait entre 90 000 et 120 000 victimes sur une population de 400 000
habitants environ. Guère de similitude non plus quant à l'approche sanitaire, l’une des premières
mesures prises étant la fermeture des hôpitaux, considérés comme des
foyers d’infection, l'abandon des malades et la fuite "vite, loin,
longtemps" des populations (encore) préservées.
Lu dans:
Françoise Hildesheimer. Fléaux et société : de la Grande Peste au choléra. Hachette. 1993. 175 pages.
Françoise Fressoz. Cette mondialisation de masse des phénomènes épidémiques, c’est du jamais vu. Le Monde. 15 mai 2020.
L'exode. La Une. RTBF. Dimanche 7 juin 2020. 20h15. 95'
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