"J’ai dévoré la ville. Elle me paraissait différente. Comme si une rencontre pouvait modifier le sens des pierres. "
Marcel Sel
Le 4 juillet 1964, Barbara, qui fut une enfant juive se cachant pendant la Seconde Guerre mondiale, se rend sans enthousiasme en Allemagne dans la ville universitaire de Göttingen. Elle fait sa diva, réclame un piano à queue, menace de ne pas chanter. Des étudiants se mobilisent, dénichent l'instrument in extremis, le descendent à bras jusque sur la scène et le concert a lieu avec deux heures de retard. Peu rancunier, le public l'ovationne avec tant de chaleur que Barbara prolonge son séjour d’une semaine. Le dernier soir, en s'excusant, elle offre une version initiale de la chanson Göttingen, à la fois chantée et parlée, qu’elle a écrite d’un trait dans les jardins du théâtre sur une musique inachevée. Dédicacée à ces enfants blonds de Göttingen "qui savent mieux que nous, je pense / L'histoire de nos rois de France / Herman, Peter, Helga et Hans, à Göttingen" la chanson devient rapidement un hymne à la réconciliation, à sa propre réconciliation avec son histoire personnelle: "faites que jamais ne revienne / Le temps du sang et de la haine / Car il y a des gens que j'aime / A Göttingen, à Göttingen."
Lu dans:
Marcel SEL. Elise. ONLiT. 2019. 434 pages.
1 commentaire:
Merci de nous raconter le contexte de cette belle chanson, je l'ignorais et j'y penserai en la réécoutant.
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