"Il existe des moments inoubliables, |
Profitant d'un court séjour dans la famille de nos
enfants Benoît et Aline (et leurs enfants) à Dakkar, nous avons eu
la chance de partager durant quelques jours le quotidien du Centre
de
santé de Malem Hodar situé à cinq heures de route de la capitale
sénégalaise, dans une steppe dépourvue de toute richesse
naturelle, avec accès aléatoire à l'électricité, à l'eau et aux
soins de santé. La
manière dont ces populations se prennent en charge dans le
dénuement et la dignité est impressionnante, tout comme l'est la
qualité d'un corps médical et infirmier ne
disposant que de ressources fort limitées. On ne sort pas indemnes
de ce genre de rencontre, interpellés par un certain nombre de
lueurs d'avenir et la rencontre de belles personnes, d'une chaleur
humaine et d'un désintéressement communicatifs, même s'il faut se garder
de tout angélisme: la pauvreté reste un esclavage. Un soir j'ai été
amené à donner un avis - bien mal outillé - pour un enfant d'un an
présentant un retard de développement impressionnant, sans qu'aucun
diagnostic neuropédiatrique n'ait jamais pu être posé. Absence de
diagnostic signifiant absence de traitement et surtout absence de
pronostic de développement ultérieur. On se sent bien petit confronté à
ces limites, et perplexe devant la quantité d'examens techniques
prescrits lors de la plus banale de nos consultations. Rien n'est à
aimer ou à rejeter d'un bloc, mais se confronter à pareils contrastes
est un exercice qui nous fait quitter notre zone de confort.
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