" Faiblesse qui conserve surpasse force qui détruit."
Joseph Joubert
Un bel exemple nous en est donné par le pluvier, échassier dont une des
caractéristiques est de nicher au sol. Si un prédateur s’approche,
plutôt que de fuir, l’oiseau feint d’avoir l’aile brisée et au moment où
le danger se précise, il décolle pour se poser quelques mètres plus
loin. Le prédateur suppute une proie facile, un oiseau incapable de
voler correctement. Mais à chaque fois qu’il se rapproche, le pluvier
fait mine d’être handicapé et s’envole un peu plus loin, emmenant le
prédateur à plusieurs kilomètres de son point de départ, du nid et de la
progéniture qu’il abrite. Comportement prodigieux, quand l’oiseau
s’envole et finit par disparaître, il a réussi à assurer sa survie et
celle de sa descendance.
Confronté à une menace et à un rapport de force qui nous dépassent, la
ruse d'utiliser sa faiblesse comme un levier devient une force,
débouchant sur une issue sans vainqueur ni vaincu. Il faut admirer le
pluvier.
Lu dans:
Philippe Lambert . Bipolarité et animaux territoriaux. Le Journal du Médecin. 15 février 2019
Joseph Joubert. Des gouvernements, XXXVI (1866)
Albert Demaret. Éthologie et psychiatrie, suivi d’Essai de psychopathologie éthologique par Jérôme Englebert et Valérie Follet. Mardaga.2014. 278 pages.
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