"Il reste à donner le morceau le plus attendu, ce divertissement à quatre mains qu'il travaille avec sa jeune élève. Ils jouent, et pour Franz, le temps s'arrête. Les croisements de mains multipliés sont propices aux frôlements. Il ne peut renoncer à s'enivrer de ce tendre trouble lorsqu'il effleure le bras ou la main de sa partenaire. "
Gaëlle Josse
La séduction emprunte parfois d'étranges voies. Le timide Franz
Schubert, amoureux éperdu de sa jeune élève Caroline Esterhazy, lui
compose une sonate à quatre mains propice à de peu innocents
effleurements par clavier complice. Subterfuge qui n’échappera guère à
la mère de la jeune pianiste et entraînera l'écartement du jeune
prodige du château de Zseliz où il avait étrenné des mois heureux.
Moments volés dans une vie tourmentée, rêves fugaces "qui bourdonnent
d'essentiel" comme l'écrira René Char, sans lendemain si ce n'est la
musique qu'ils nous laissent, éternelle.
Lu ans:
Gaëlle Josse. Un été à quatre mains. HD. 87 pages.
2017. Extrait p.73
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