"On dit d'un fleuve emportant tout qu'il est violent
Mais on ne dit jamais rien de la violence
Des rives qui l'enserrent.
On dit que le vent qui courbe les bouleaux est violent
Mais qu'en est-il de la tempête qui courbe les hommes
qui travaillent dans les rues ?"
Bertolt Brecht. Sur la violence
Il est une autre forme de violence, bien actuelle. Le weekend
passé, le centre commercial de Villeneuve d'Ascq scintillait de mille
feux, Saint Nicolas, Noël et Black Friday confondus. On ne peut qu'être
éblouis devant tant de robes superbes, de costumes ajustés, de
chaussures au cuir souple étalés pour le désir. Auparavant ces articles
occupaient l'espace des rues chics et des boutiques de zone franche dans
le aéroports et les palaces. Elles se trouvent actuellement au seuil
des quartiers suburbains dans des centres commerciaux devenus espaces de promenade et de distraction. Admirer sans consommer, désirer
sans se satisfaire, et sans l'illusion d'un jour y arriver, ne
constitue-t-il pas une des formes les plus raffinées de la violence?
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