"Et puis surtout y a leur accent
Mis à part quelques mots désuets
Ils parlent le même langage que nous
Mais pour l'accent j'sais leur secret
Ils ont trop d'souplesse dans les joues.
Niveau architecture, Montréal c'est un peu n'importe quoi
Y a du vieux, du neuf, des clochets, des gratte-ciels qui s'côtoient
Mais j'aime cette incohérence et l'influence de tous ces styles
J'me sens bien dans ces différences, j'suis un enfant de toutes les villes
Y a plein d'buildings sévères, y a des grosses voitures qui klaxonnent
Et des taxis un peu partout, c'est l'influence anglo-saxonne
Y a des vitraux dans les églises et des pavés dans les ruelles
Quelques traces indélébiles de l'influence européenne
Y a des grands centres commerciaux, et des rues droites qui forment des blocs
Pas de doute là-dessus, Montréal est la p'tite sœur de New York
Y a des p'tits restos en terrasse, un quartier latin et des crêperies
Pas de doute là-dedans, Montréal est la cousine de Paris
Je prétends pas connaître la ville, j'suis qu'un touriste plein d'amitié
Mais j'aime ce lieu, son air, et ses visages du monde entier
J'me suis arrêté pour observer la nuit tomber sur Montréal
Et l'dernier clin d'œil du soleil changer les couleurs du Mont-Royal
Les phares des voitures ont rempli les interminables avenues
J'me suis senti serein, un peu chez moi, un peu perdu
J'me suis réfugié dans un Starbucks afin d'finir de gratter
Mon p'tit hommage sur cette ville où j'me suis senti adopté
J'ai pas encore vu grand-chose, j'veux découvrir et j'sais pourquoi
Je reviendrai à Montréal voir les cousins québécois."
Grand Corps Malade. A Montréal.
Montréal serait-elle donc "la ville où on revient" comme le chantent Robert Charlebois et Grand Corps Malade? Peut-être, tant est prégnant le sentiment d'une étreinte fugace d'une ville qui ne se laisse découvrir que lentement, justifiant d'y revenir. Il n'empêche, à l'automne de la vie, l'impression tenace que toutes ces images, senteurs, mélodies de rue, couleurs qu'on a le privilège de découvrir ne se renouvelleront guère leur donne une densité particulière. A la différence du rythme familier de nos semaines de travail, conçues pour se répéter à l'infini, le dépaysement d'un voyage lointain nous fait toucher du doigt notre finitude: ce qui est vécu ne se renouvellera pas. Serait-ce cette intensité du moment qui explique l'impression tenace d'un temps qui s'étire?
Lu dans:
Grand Corps Malade. À Montréal. Paroliers : Fabien Marsaud / Yann Perreault. À Montréal © Sony/ATV Music Publishing LLC
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