" Sous la main, un nouveau buvard."
Pensée pour un premier septembre
J'ai remplacé le buvard de mon sous-main ce dimanche soir. Réminiscence des cahiers neufs, des pages blanches incitant à l'écriture et à l'apprentissage, on n'oublie jamais entièrement ces émotions-là. Il s'étale au centre de mon bureau, vaste flaque d'un rouge carmin immaculé, l'année scolaire peut commencer. Il y a longtemps que je n'ai plus entendu sonner la cloche rassemblant les rangs, mais demeure tapie en moi cette envie de commencer quelque chose, d'imaginer une aventure, d'écrire un nouveau récit. Le buvard est une page blanche améliorée, heureux d'absorber la copie en négatif des lignes écrites à la main, d'absorber les chiures de bic à l'encre grasse, les ratures de mots diversement orthographiés, d'araignées au bout d'un fil ou de petits bonshommes pendus croqués durant les interminables attentes téléphoniques. Fleurs, flèches, quadrillés, spirales, signes de ponctuation rageurs, smileys, taches de formes et de couleurs diverses, tous les symboles d'une journée imparfaite s'y côtoient dans une apparence de désordre. Le buvard est notre cahier d'esquisses des temps morts et des mots biffés de notre existence. Contempler ce vaste espace immaculé à l'orée de l'année, tolérant de manière anticipée nos dérapages, nos impatiences, nos essais ratés me fait envie. Mon sous-main neuf est un véritable programme de vie.
Je vous souhaite une belle année scolaire, on a tous quelque chose à apprendre.
CV
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