"Ce n'est pas par goût de la souffrance que j'use mes semelles mais parce que la lenteur révèle des choses cachées par la vitesse."
Sylvain Tesson
"Les gens imaginent que l'errant va le nez au vent. Pourtant c'est avec rigueur qu'il trace sa route. Il faut de la discipline pour ne pas céder à l'envie d'une halte. Il faut de la méthode pour gagner le rythme nomade, cette cadence nécessaire à l'avancée et qui aide le marcheur à oublier sa lenteur: disposer toujours de la même façon ses effets au bivouac, réciter dans le même ordre sa cargaison de poèmes... Minuscules stratagèmes qui constituent la règle monastique du voyageur. Voyager, ce n'est pas choisir les ordres, c'est faire entrer l'ordre en soi. Le nomadisme est la meilleure réponse à l'échappée du temps: au tic-tac de l'horloge, le voyageur répond par le martèlement de sa semelle." (id)
Étrange expérience. Régler le tic-tac de sa montre au rythme de pas complices et lointains. Laisser la lenteur du chemin vous pénétrer à distance et découvrir les choses cachées par la vitesse. Marcher d'un même pas, chacun dans sa vie; la distance n'est qu'un concept de géographe.
Lu dans :
Sylvain Tesson. Petit traité sur l'immensité du monde. Des Equateurs. 2005. 166 pages.
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