« Je ne l’ai jamais perdue de vue, je nous revois marchant côte à côte à l’enterrement de son deuxième mari, elle était atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Dans quelle manif on est ? », m’a-t-elle demandé. »
Marcelline Loridan
Oscar Wilde a suggéré que le drame de la vieillesse n'était pas qu'on se fasse vieux, mais qu'on qu’on reste jeune. Porteurs d'images, de rêves, de révoltes, d'utopies d'un monde qui n'est plus. Réaliser que Mai 68 est quinquagénaire, que lorsqu'on évoque le concile Vatican II nos petits-enfants ne savent ni ce qu'est un concile, ni ce qu'est le Vatican. Ou que la chute du Mur de Berlin n'est pas contemporaine de la Commune de Paris. Se faire à l'idée que la Citroën DS ou le Concorde ne seront pas les attractions du prochain salon de l'automobile ou du meeting du Bourget, et qu'il ne sert à rien de siffler le jupon en rue car elle vous proposera un bras secourable pour traverser au passage clouté. Et ne pas être dupe que celui qui vous répète que vous ne faites pas votre âge pense en lui-même "cela lui fait tant plaisir." Les plus beaux rêves éveillés ne font pas la réalité.
Lu dans:
Marceline Loridan-Ivens, Judith Perrignon. L'amour après. Grasset. 2018. 162 pages.
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