"Cela fait un peu Noël."
Le passage de l'an neuf a participé à l'obsolescence programmée bien
avant que le concept existe. Aux douze coups, tout ce qui était avant
devient ringard, tout ce qui vient sera progrès. Peut-on échapper à ce
rituel immuable? Version cheap, une patiente âgée trompe sa solitude en
étrennant un petit arbre de Noël plastic sur bois, sorti du placard où
il s'empoussière depuis des années: "J'essaie que cela fasse tout de
même un peu Noël." Hasard des programmes, son téléviseur diffuse la
version strass des fêtes de fin d'année, les cent feux d'artifices tirés
tous les soirs de l'année à Liuyang en Chine pour convaincre les
acheteurs internationaux qu'il n'est de fête sans feux.
Je regagne ma
voiture, pensif devant pareil contraste. Ainsi s'en ira une fois de plus
une année, dont les derniers jours s'écoulent rapidement dans le
sablier avant qu'on le retourne sous les vivats et les tirs de Bengale.
Un passant peu informé s'interrogera sans doute: mais que fête-t-on
donc? L'humanité a sans doute connu en 2017 de grands progrès que je
n'ai pu discerner.
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