"Il y avait de la terre en eux, et ils creusaient des tombes.
Ils creusaient et creusaient des tombes, leur jour s’en allait ainsi, leur nuit.
(..) Ils creusaient des tombes et n’entendaient plus rien
ils ne devenaient pas plus sages, ne trouvaient aucun chant,
n’inventaient aucune langue.
ils creusaient des tombes."
Paul Celan
C'était une courte séquence de journal télévisé la semaine passée,
      qui m'a laissé une empreinte tenace.  Au sud du Rwanda, pour
      quelques dollars par mois, ils sont des dizaines à se casser les
      ongles à la recherche d'un peu de ce cobalt qui donne de la
      mémoire à nos smartphones. Ils crèvent l'écran de nos salons,
      aussi nets que s'ils étaient au jardin. Ils nous voient aussi, le
      soir sur TV5 Monde, débattre de nos problèmes, contre lesquels ils
      échangeraient volontiers les leurs. La nuit, il leur arrive de
      rêver de bateaux et d'un avenir. Quels rêves d'avenir
      laissons-nous à nos propres enfants?
Lu dans:
Paul CELAN. La Rose de personne. Paris. Points. 2007. 192 pages. Extrait p 188.
 
 
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