"Ceux qui ont quitté ce lieu pour changer de campement
Y ont laissé le vide de leur absence et une tristesse brûlante."
Poésie touareg.
Asouf, la solitude. Le père de Foucauld lui consacre l'une des plus
longues notices de son dictionnaire touareg, l'une des plus belles et
sur laquelle on peut rêver. Solitude et silence du campement, hier
encore bruissant de compagnons, qui poursuivent leur route sans vous.
Comme la musique apprivoise les silences entre les notes, mêlant les
pauses aux soupirs en gardant le meilleur pour la fin: le point d'orgue,
redevenir son propre compagnon et cheminer seul avec son ombre sur la
partition de sa vie est un apprentissage. Un jour vient où Akéla dans le
Livre de la Jungle quitte ses loups, où Mowgli quitte le clan, où Obama
quittera la Maison Blanche. Même un pape, enfin, le fit. Ce qui reste
du feu porte un joli nom: les braises.
Je vous souhaite une bonne fin de semaine, émouvante pour deux amis chers qui se reconnaîtront.
Lu dans:
François Sureau. Je ne pense plus voyager. NRF Gallimard. 2016. 154 pages. Extrait p. 76
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