"Il n'existe pas de formation universitaire qui prépare à l'impuissance. J'en ai pourtant fait mon métier, en plongeant quelques années corps et âme dans ce pays inhospitalier qu'est la maladie et la mort qui s'ensuit. Parfois. J'aurais aimé pouvoir ressortir de mes étagères un vieux cours de fac, un livre magique, un grimoire. Quelques aphorismes qui auraient pu faire recette."
M. Muller-Colard
Il reste assis des heures entières sur le bord de son lit d'hôpital,
en manque d'air.
Je le connais de toujours, entre Dinky Toys et costumes de cowboys,
jadis clown drôle au regard empreint maintenant d'une infinie tristesse.
Vivre prend du temps, surtout quand la maladie se fait
longue: cela n'avait pas été prévu ainsi. Pour tuer l'ennui, il
contemple sa montre et les infirmières qui passent dans le couloir.
Quand cela finira-t-il donc? J'ai beaucoup appris des maux humains,
mais
ne connais toujours pas les mots qui consolent celui qui a perdu
l'espoir.
Lu dans :
Marion Muller Colard. L'Autre Dieu. Ed Labor et Fides. 2014. 112 pages. Extrait page 11.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire