"Même un chat peut paraître chiffonné au réveil."
Chantal Dellicour
Certains jours plus que d'autres, dont ce matin. Le ciel pleure à
grosses pluies au lever, donnant à la rue une espèce de gravité. Un ami
cher m'a envoyé du Benjamin Franklin (Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux)
sans commentaire, on s'est compris. Nos voisins historiques ont été
placés ou sont morts, remplacés par Horia, Hinna, Zarina, Mohammed,
Emil, Wissem, Wi'am, Logan, Hind, Hakim, Siham. Ils ont conscience que
ce qui s'est passé à Paris les concerne autant que nous-mêmes, et même
davantage car ils demeurent des Belges tolérés, vaguement suspects. Me
reviennent les mots de l’acteur Ben Affleck lors d'un vif débat critique
à l’encontre de l’islam: « Etes-vous expert en doctrine islamique? Il y
a un milliard de personnes qui ne sont pas fanatiques, qui ne frappent
pas les femmes, qui veulent aller à l’école, manger des sandwiches,
prier cinq fois par jour et ne font rien de ce que vous dites que font
les musulmans. C’est un cliché ». Un mur affiche "C'est l'encre qui doit
couler, pas le sang." Jusqu'ici, dans mon coin de ville à l'arôme de
Barbès, les signaux en réponse au massacre de Charlie Hebdo sont
positifs.
Lu dans :
Chantal Dellicour. A quelle fête? Conversion. 2014. 30 pages. Extrait p.6
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