Pour retrouver le rose initial
De ta joue, devenue pâle
Le bleu de nos baisers du début
Tant d'azur, perdu
Passez notre amour à la machine
Faites le bouillir
Pour voir si les couleurs d'origine
Peuvent revenir
Est-ce qu'on peut ravoir à l'eau de Javel ?
Des sentiments
La blancheur qu'on croyait éternelle
Avant
Alain Souchon . L'amour à la machine
Une pépite parmi les mails, postée ce matin par un patient-ami.
"J'ai été
opéré de la cataracte de l'oeil droit - c'est extraordinaire de
voir les couleurs beaucoup plus vives qu'auparavant et aussi de
découvrir certains détails. J'ai l'impression de voir le linge
plus blanc que blanc même sans Javel - mais aussi le tapis de
neige samedi dernier. C'est même émotionnant, je vois la vie
autrement." L'après-midi, un autre patient me décrit la palette
sonore redécouverte grâce à sa récente prothèse auditive. Un opéré
du pancréas me demande de transmettre ses remerciements au personnel
hospitalier, "cette multitude de vêtements blancs qui gravitent au
huitième nord. Merci pour les sourires et les paroles de réconfort,
merci pour les explications nécessaires, pour le soin apporté aux
soins."
Deux
mondes cohabitent. L'un paraît en permanence au bord du gouffre,
chaotique, en ébullition permanente; on s'y branche dès notre lever,
avide de saisir dès l'éveil la
rumeur de la planète. L'autre, plus intimiste, distille ces perles
qui font du bien et qu'il nous faut capter avec soin dans nos
boîtes à messages, conversations, silences. Il me plaît à imaginer
la multitude de ces semences d'espoir silencieuses, modestes,
infinitésimales multipliées par l'infinité des hommes qu'elles
atteignent. Face au chaos, ce sont sans doute elles qui maintiennent au
monde une forme de cohésion.
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