«J’ai dit à ma femme : tu jetteras les cendres dans les toilettes, comme ça je verrai tes fesses tous les jours. »
Georges Wolinski (tué ce jour avec l'équipe de rédaction de Charlie Hebdo à Paris)
Ce soir je serai donc Charlie, appréciant que l'humour, même s'il est
trash, est plus fort que la mort. Ils disposaient d'une arme qu'ils
utilisèrent sans compter, le crayon de presse, et sans épargner
personne. Ils n'étaient pas du monde de Sempé, Royer ou Plantu mais on
riait quand même, un peu comme on blaguait potaches durant les années
soixante à la récré dans nos collèges, d'un humour un peu vicelard dont
les filles et les curés étaient les sujets principaux. Wolinski,
redessinant le célèbre dessin de Royer le soir de la mort du Roi
Baudouin, lui aurait sans aucun doute fait pincer les fesses, et fait
rougir les milliers de personnes qui sont ce soir dans la rue. La
provocation a un prix, qu'ils acceptaient de payer le jour où. On ne
crie pas impunément "même pas peur" durant cinquante ans à tous les
esprits siphonnés qu'on croise en rue, de toutes les chapelles, dans
toutes les langues, sans risquer la baffe. Mais qu'il se trouve
inlassablement des fous du roi, mesurant le risque encouru, pour crier
que celui-ci est nu me rassure.
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