"Il faut apprendre à lire la page qui déjà s'efface
parce que le temps se fait plus doux et que la neige fond
Que dit le texte imprimé sur le sel blanc crissant?
Que disent les caractères sur le sable fuyant?
Peut-être simplement qu'il suffit d'avancer pas à pas
le plus léger possible insouciant de durer
content qu'il ait neigé et content qu'il déneige
prenant le soleil comme il va la brume comme elle vient
(..) comme ça se passe d'ailleurs pour de vrai
lorsque la vie retient son souffle et la clarté
avant que recommence à couler la durée."
Claude Roy . Le Haut Bout . Jeudi 3 octobre 1985
Lignes légères et graves, qui résonnent en moi d'une manière
particulière en ce début d'automne. Un ami cher fête ses 90 ans ce
jour; il est resté le plus jeune de nous tous et son sourire merveilleux
semble dévaler de la colline de Clerlande vers les endroits où vivent
ceux qu'il aime et qui l'aiment. Un autre ami tout aussi cher a déposé
sa trousse et son stéthoscope il y a quelques jours, après plus d'un
demi-siècle de médecine générale. Il était resté le plus passionné par
son métier de nous tous, et une de mes références. Notre chemin passe
par les pas de ceux qui nous précèdent.
Lu dans:
Claude Roy. Le voyage d'automne. NRF. Gallimard. 1987. 115 pages. Extrait pp 8-9
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