"Une opération réussie au Children Hospital de Dallas, en octobre 2003, avait consisté à séparer Ahmed et Mohamed, deux siamois d'origine égyptienne soudés par le crâne. Les médecins avaient canalisé la veine sagittale, fragile frontière entre leurs deux cerveaux. Les nouveaux-nés pourraient bientôt se regarder en face, les yeux dans les yeux comme dans un miroir. De quoi seraient faites leurs pensées?- Sans doute la liberté commence-t-elle lorsque certains liens sont coupés. Mais à voir l'enchevêtrement des veines qui les unissaient, une centaine pas moins, on ne pouvait imaginer que le fil soit vraiment rompu. Je pariai que la première pensée de l'un serait pour l'autre."
De quel siamois devons-nous accepter de nous séparer pour vivre?
Lu dans:
Eric Fottorino. Mon tour du Monde. NRF Gallimard. 2012. 545 pages. Extrait p.296
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