"Ils me voient tous
comme un bloc de granit
posé sur le sol, mais moi (..)
Si seulement ils savaient ! "
A. Romanes
comme un bloc de granit
posé sur le sol, mais moi (..)
Si seulement ils savaient ! "
A. Romanes
Dans "Les Roses de la solitude", Jacqueline de Romilly se désole d'avoir laissé s'abîmer le petit bureau familial, qui lui avait été transmis intact. Taché, le cuir qui supporta ses mains, stylos, livres et colis mouillés durant 50 ans lui apparaît soudain comme exemplatif de son incapacité à être l'épouse, mère de famille et maîtresse de maison qu'on attendait qu'elle fût. L'académicienne, érudite de haut vol, se fait aider pour ses rangements par une personne simple qui lui rétorque « Eh, oui ! Les choses s'abîment ... C'est comme nous tous ... ». Les mots s'appliquent beaucoup plus à elle-même qu'au bureau et à son cuir, aux modestes taches qui marquent le temps qui passe, des êtres qui meurent, du temps qui ne reviendra jamais. Cerner et accepter ses vulnérabilités peut constituer une libération.
Lu dans :
Alexandre Romanes. Paroles perdues. NRF Gallimard. 2004. 95 pages. Extrait p.75
Jacqueline de Romilly. Les Roses de la Solitude. Ed. De Fallois 2006.LLP.30950.155 pages. Extrait page 97-98
Alexandre Romanes. Paroles perdues. NRF Gallimard. 2004. 95 pages. Extrait p.75
Jacqueline de Romilly. Les Roses de la Solitude. Ed. De Fallois 2006.LLP.30950.155 pages. Extrait page 97-98
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