28 février 2010

Une barbarie à visage humain

"Sans l'espérance, vous ne rencontrerez jamais l'inespéré."
Héraclite d'Ephèse.
Printanier, un orgue de Barbarie égrène Piaf au seuil du Westland Shopping Center ce samedi matin. Un souffle de vent tiède, une paresse dans la fuite des jours, un ciel soudain un peu moins gris annoncent la fin proche de bonhomme hiver. Curieux tout de même qu'on puisse appeler Orgue de Barbarie un instrument aussi paisible et Little Boy (Petit garçon) la première bombe atomique larguée sur Hiroshima. Je m'étonne moi-même d'associer ainsi, sans les provoquer, des réflexions aussi saugrenues par un beau jour de (presque) printemps éclairé par un artiste de rue infirme égrenant sa musique: nos gestes les plus anodins réveillent chez l'autre que nous croisons des souvenirs issus de sa propre histoire, et c'est magique.
 
Lu dans
cité par Colette Nys Mazure. Les ombres et les jours. Alice Editions. 1999. 96 pages. Exergue p.49 

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