25 février 2010

Un ruban d'amour et de lumière

« Je n'ai pas dormi cette nuit, ne pouvant songer qu'à toi, qu'à nous.
Le soleil se lève, et une lanière orangée drape les toits de la ville.
Je t'aime comme cette lumière aime le jour. »
Lettre de Laetitia à Raphael.


Des mille et une manières de se dire Je t'aime, certaines sont tout de même bien tournées. Je l'ai lue ce matin dans un métro bondé, calé entre les uns, les autres et leur mystère propre.  Une gsmiste racontait la vente d'un appartement à un interlocuteur lointain. Un homme à la mine sérieuse émettait ses hypothèses sur les causes de la catastrophe de Buizingen. Sur la plate-forme, un peu esseulé, un homme vêtu d'un manteau bleu marine assez banal, portant un cartable en cuir élimé et un comique béret rond terminé par une minuscule petite virgule en feutre sur le sommet du crâne, dégageait je ne sais pourquoi la sympathie. Il souriait seul et semblait se parler à lui-même, bien le genre de type me suis-je dit à se prononcer, ou à écrire, le genre de phrase d'amour telle celle de Laetitia  à Raphael.  Le  gars à qui on  confie la présentation du JT parce qu'immédiatement on le croit, ou à qui on confierait quelque souci lourd à porter. Un "délit de sale gueule" en négatif en quelque sorte, que tout cela est étrange. Au fond, il a une tête de prof ai-je conclu, mais d'un genre un peu ancien. Il est descendu à la station Alma, et a emporté son mystère. 

Lu dans:
Vincent Engel. Raphael et Laetitia. Ed. Mille et une nuits. 2003. 72 pages. Extrait p. 47

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