21 février 2010

Match nul

"Le matin t'est donné,
ne le prends pas comme un dû."
Eugène Guillevic
Un oncle cher s'éteint, avec une lenteur infinie. Un cancer vaincu, un autre cancer vainqueur, match nul aurait ironisé Pierre Desproges qui estimait que son crabe n'était pas sociable. Soucieux de lui épargner une longue agonie, nous aurons guetté jusqu'au bout le mot de révolte, la demande d'en finir, le geste d'appel à l'aide pour quitter ce monde: rien, pas un souffle qui y ressemble, mystère insoluble de cette vie qui s'écoule  jour après jour et dont l'être humain espère bénéficier  jusqu'à la dernière goutte. Encore une dernière fois embrasser une épouse chère, une dernière fois voir un vrai soleil qui se lève, une dernière fois se sentir entouré de tous ses enfants réunis, une dernière fois passer une bonne nuit, une heure, juste une heure encore et puis on verra bien où se terminera cette source qui a commencé à sourdre minusculement pour enfler jusqu'à se jeter dans la mer immense dont nul ne revient.La vie reste notre grand mystère. 
 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Lorsque le jour se donne à vous, ne l'éparpillez pas en vaines besognes, vibrez de lumière, chantez d'amour, parlez l'amitié, aux vôtres donnez la tendresse, restez humbles, marchez jusqu'au bout et si vous tombez, mille fois, relevez vous, ne perdez ni une minute ni même une seconde, car demain nous serons peut-être poussières dans ce grand charivari qu'est la vie... et si la mer vient vous chercher, n'hésitez pas à marcher à reculons, battez vous jusqu'au bout...

à vous,

Pasquale MONDA
25/02/2010