"Quand un philosophe fait un exposé pompeux avec sa braguette ouverte à tous les vents, la gravité de ce qu'il dit est contredit par sa braguette."
Boris Cyrulnik
C'est le genre de mésaventure qui vient de sauter au visage du philosophe Bernard-Henri Lévy, brillant de chez brillant, controversé mais toujours à la pointe quand il s'agit de faire un coup médiatique ou d'émettre une opinion destinée à devenir un courant de pensée. Autopiégé par une mystification ancienne dûment révélée par son auteur, journaliste au Canard enchaîné, BHL n'avait apparemment pas lu dans le cas présent la fin de l'histoire et suscite l'hilarité de la France d'en bas, trop heureuse de noter que les meilleurs n'échappent parfois pas au ridicule. Citant dans son dernier ouvrage un certain Jean-Baptiste Botul, philosophe et amant à ses heures de Marthe Richard, Marie Bonaparte et Simone de Beauvoir (rien que ça), conférencier au Paraguay et auteur de "La Vie sexuelle d'Emmanuel Kant", dont deux clics sur Wikipedia nous apprennent que tout n'est que supercherie, le beau Bernard-Henri tente péniblement de rétablir une crédibilité fissurée. Rien de bien méchant au fond, et c'est ce qui rend la phrase de Cyrulnik, écrite in tempore non suspecto, si adaptée à cet autoentartarge insolite. C'est Noël Godin qui doit se réjouir.
Lu dans:
Boris Cyrulnik. Autobiographie d'un épouvantail. Odile Jacob. 2008. 280 pages, extrait p.67