13 décembre 2009

Entre Guantanamo et la fonte des glaces

"C'est ainsi que personne ne peut dire d'un geste gratuit qu'il sera inutile à terme. (..) Il peut arriver que , sans qu'on s'y attende, on vous fasse cadeau du prisonnier pour lequel vous êtes intervenu."
Vladimir Jankélévitch.
Les récentes difficultés rencontrées par le président Obama à concrétiser son engagement de fermer au plus vite le centre de détention de Guantanamo me viennent à l'esprit en découvrant les trente mille (cent mille ?) manifestants qui ont défilé samedi après-midi à Copenhague, en marge des négociations sur le climat. S'il ne se trouve aucun pays pour accueillir les résidents du sinistre camp de concentration, seront-ils plus nombreux à concrétiser leur exigence de lutter contre la fonte des glaciers en acceptant de voir leur niveau de vie baisser significativement, la viande disparaître de leur assiette, leur mobilité réduite et de travailler en pull plus tard et plus longtemps. Signer une pétition pour un monde meilleur, la libération d'un prisonnier d'opinion, le respect de la vie et celui de la femme, la suppression de l'énergie atomique n'engage que l'encre de la plume si nous n'assumons pas les conséquences immédiates de nos revendications, comme nous le ferions dans le cas d'un contrat moral. Et surtout d'envisager l'impensable: ralentir.  
  
Lu dans:
Jean-Jacques Lubrina. Vladimir Jankélévitch. Les dernières traces du maître. Editions du Félin. 2009. 200 pages. Extrait p.68

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