15 octobre 2009

Le goût de l'inactuel

"Mon goût pour l'inactuel (..) a revêtu l'importance d'un jeu. J'éprouve un plaisir grandissant à lire ces livres oubliés, ensommeillés sur des rayons sans visiteurs, abandonnés sans grande chance d'être redécouverts, ces revues qui parlent d'événements qui faisaient autrefois l'Actualité et que le temps a recouverts.  Je retrouve la forêt dense des livres telle que je m'y perdais entre neuf et vingt ans (..) , cet océan sans limites où des milliers de naufragés se noient, que nul ne songe à secourir. À quoi sert d'en ramener quelques dizaines sur la berge où la marée du temps viendra les rechercher? "
Pierre Hebey.


Soudain privé d'arrivage neuf en septembre, n'ayant trouvé le temps d'une demi-journée de flânerie chez mon libraire, je découvre coup sur coup quatre ouvrages ensommeillés sur les rayonnages de notre bibliothèque. Une réflexion sur l'inactuel, une biographie d'Etty Hillesum, un récit de médecin rescapé des camps de la mort, une biographie d'un journaliste juif allemand qui déserta son pays en 1933. Tous moments d'intense réflexion sur le sens d'une existence. Bien sûr la saison des prix littéraires me rendra l'impatience du neuf qui favorise les conversations de table, mais cette incursion dans nos caves à livres m'aura fait du bien. 
  
Lu dans
Pierre Hebey. Le goût de l'inactuel. NRF. Gallimard. 1998. 222 pages. Extrait p.40
Sylvie Germain. Etty Hillesum. Chemins d'éternité. Pygmalion. 1999. 212 pages.
Miklos Nyiszli. Médecin à Auschwitz. Julliard. 1961. 250 pages.
Sébastien Haffner , Histoire d'un Allemand, Babel, Actes Sud 2002, 425 pages.
 

1 commentaire:

gilda a dit…

"quatre ouvrages ensommeillés" : on ne peut pas mieux dire. Merci pour ce mot juste.