13 décembre 2017

Sagesse d'André Gorz

 "Plus le travail devient une marchandise, plus les travailleurs rêvent de marchandises."
                    André Gorz

Je lis, j'y réfléchis et j'en souris: André Gorz était un visionnaire. Côte-à-côte dans mes signets Internet je retrouve le site d'Amazon.fr où je peux acquérir tout ce qui s'achète, livré chez moi le lendemain, et le site listminute.be où je peux louer tous les services nécessaires, tarifés à l'heure, et prestés à mon domicile. La boucle est bouclée, le futur est arrivé.

Je vous souhaite une bonne semaine
CV.

Lu dans :
Christophe Fourel. Lettre à G. André Gorz en héritage. Ed Le bord de l'eau. 2017. 144 pages. Extrait p. 92

André Gorz
(1923-2007), philosophe et journaliste français mérite d'être relu, dix ans après sa mort volontaire. Adepte de la sobriété, également appelée simplicité volontaire, comme une nécessité pour lutter contre la misère. L'énergie étant limitée, la surconsommation des uns condamne les autres à la misère. "On est pauvre au Viêt Nam quand on marche pieds nus, en Chine quand on n'a pas de vélo, en France quand on n'a pas de voiture, et aux États-Unis quand on n'en a qu'une petite. Selon cette définition, être pauvre signifierait donc « ne pas avoir la capacité de consommer autant d'énergie qu'en consomme le voisin » : tout le monde est le pauvre (ou le riche) de quelqu'un. En revanche on est miséreux quand on n'a pas les moyens de satisfaire des besoins primaires : manger à sa faim, boire, se soigner, avoir un toit décent, se vêtir. À la différence de la misère, qui est l'insuffisance de ressources pour vivre, la pauvreté est par essence relative.
Le samedi 22 septembre 2007, il se suicide à l'âge de 84 ans en même temps que son épouse, Dorine, atteinte d'une grave maladie. C'est à elle qu'il avait consacré en 2006 le livre Lettre à D. Histoire d'un amour, une ode à Dorine. Le livre commence par ces mots : « Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. » Ce passage est repris presque mot pour mot dans la dernière page, qui ajoute : « Récemment, je suis retombé amoureux de toi une nouvelle fois et je porte de nouveau en moi un vide débordant que ne comble que ton corps serré contre le mien […] Nous aimerions chacun ne pas survivre à la mort de l'autre. Nous nous sommes souvent dit que si, par impossible, nous avions une seconde vie, nous voudrions la passer ensemble. »

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