"Le trou dans le cerisier
semble le chas d'une aiguille
Le couple de moineaux friquets.
s'y faufile comme des anguillesQu'il serait bon d'être comme eux:
ceux qu'on aime au secret du nid
de grandes ailes dans le ciel
et puis se cacher tout petit."
Claude Roy
L’aube qui pointe me réveille alors que la ville retient encore son
souffle. Premier levé, un merle noir lance ses notes improvisées et
mélodieuses, rejoint bientôt par le roucoulement d'un couple de ramiers
et par les moineaux domestiques, vifs et bavards. Le crescendo de ces
trilles désordonnées, comme une conversation animée entre les murs de
notre jardin citadin , augure bien de la journée. Comment est-il
possible que tout ce petit monde, si présent dans la même réalité que
la nôtre, puisse jour après jour se réveiller sans rien connaître de ce
qui assombrit notre capacité à profiter sans réserve de la lumière de
l'été, du chant partagé et du simple bonheur d'exister?
Lu dans :
Claude Roy. A la lisière du temps. Gallimard. NRF. 1984. Extrait p.119
PS. Quelques adresses de la liste ont malencontreusement été perdues ce weekend. Je les réintroduirai volontiers si on me les signale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire