"Il ne faut pas entrer dans le secret des êtres si on n'y est pas invité".
Henri Gougaud
Cheminer avec un être cher sans être un intrus. Nous ne
connaissons nous-même qu'un infime partie de notre vie intérieure,
à découvrir avec une infinie prudence. Que serait Le Grand
Meaulnes sans l'enchantement du domaine mystérieux, de la fête
étrange et de l’énigmatique jeune femme qu'il y croise, n'ayant de
cesse ensuite à la retrouver? Alain-Fournier y développe une ode à
l'amour et à l'amitié fondée sur l'acceptation de ne rien
connaître de l'autre que peu à peu, lui laissant sa part d'ombre.
La lumière de midi, drue et perpendiculaire écrase toute nuance,
alors que le jour frisant d'une fin de journée un soir d'automne
exalte les couleurs et donne au paysage une douceur inestimable.
Accepter de ne se connaître qu'à jour frisant.
Lu dans:
Les Sept Plumes de l'aigle. Henri Gougaud. Seuil. 2002. 280 pages.
Le Grand Meaulnes. Alain-Fournier. Ed. Émile-Paul Frères. 1913.
Publié auparavant en feuilleton dans la NRF de juillet à octobre
1913.
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