« Pause ! Pause ! Pause ! » chantent les bergers aux moutons, signe d’un repos bienvenu, d’un arrêt, d’une pause dans la vie quotidienne, qui évoque en même temps la sérénité retrouvée et la douceur d’un moment d’été."
Jean Giono
Dans nos rêves de transhumance, ce déplacement saisonnier des brebis
entre les pâturages d'hiver et d'été, l'arrivée dans les alpages est
pur bonheur. Allégorique sans doute du besoin atavique de l'être
humain de pouvoir déposer un court moment son baluchon et de
suspendre cette course permanente où il est nécessaire sans cesse
d'accélérer, soit pour rattraper le retard, soit pour éviter de se
faire distancer. Comme l’explique bien la Reine rouge d'Alice au
pays des merveilles, "ne pas bouger, ce n’est pas faire du surplace,
c’est reculer : Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu’on
peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut
courir au moins deux fois plus vite encore." L'arrivée aux alpages
sera-t-elle dans nos inconscients le seul moment imaginé où ne plus
bouger n'est pas reculer?
Lu dans:
Jean Giono. Le Serpent d'étoiles. 1933. Grasset 2011. 140 pages
Lewis Carroll, De l’autre côté du miroir, 1871.
Philippe Bihouix, Vincent Perriot. L'Insoutenable Abondance.
Faut-il croire les prophètes du progrès ? Gallimard Tracts N°68.
2025. 15 pages.
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