"Si vous saviez à quel point je savoure cette première marche à la mer de l'année. Mon podomètre gardera trace de la distance effectivement parcourue mais pas celle de cette bouffée d'iode, pas des traces de ces statues d'hommes regardant dans trois directions différentes, pas des traces du chemin intérieur, de cette mesure d'une tout autre nature. Je suis calme, juste dans la joie du mouvement. (..) Marcher ici demande plus d'efforts que sur le bitume mais la proximité de l'eau rend néanmoins mon pas léger. (..) J'aime la mer. Je répète volontiers à mon entourage que je finirai mes vieux jours non loin des vagues. J'aime la mer en été, en famille, en maillot, en vacances mais aussi en hiver, pour d'autres raisons. Moins de touristes, moins d'agitation, moins d'électricité dans l'air. La plage est investie, Froid piquant, grisaille inspirante. "
Lisette Lombé
C'est fou comme ce qui s'écrit peut s'entrelacer avec nos vécus. La simple évocation du littoral, de sa ligne d'horizon découverte au terme de onze mois d'attente et d'un interminable voyage, du piquant du vent et du sel sur nos joues, de notre temporalité face à l'éternité des vagues constitue un voyage dans le temps. Passé et futur se confondent, imaginaire et réalité. Nous sommes issus des flots.
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Lisette Lombé. L'acceptation est une marche vers la liberté. Trottoirs philosophes . Le Vif Weekend. 26.1.23
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