"Je viens d’une enfance où l’on ne parlait pas la langue d’aujourd’hui. Tous ces mots anxiogènes : chômage, insécurité, immigration, intégration, réchauffement climatique, Internet, réseaux sociaux, portables, sida et même cancer ne faisaient pas partie de notre vocabulaire. Misère non plus. Des SDF, il n’y en avait pas dans les rues de Périgueux. Parfois un clochard devant l’église mendiait à la sortie de la messe. La pauvreté existait bien sûr, mais on ne la voyait pas. Alors, hormis des araignées, je n’avais peur de rien, l’inquiétude métaphysique ne me torturait pas. C’était le temps de l’insouciance, mot que l’on ne prononçait pas non plus puisqu’elle était aussi naturelle que l’air que l’on respirait."
Cathérine Nay
Eh oui, nous venons nous aussi d'une enfance où l’on ne parlait
pas la langue d’aujourd’hui. Était-ce pour autant "le bon temps"?
La question fait les beaux débats en réunion de famille, et les réponses
dépendent dépendent fort de l'âge des convives...
Lu dans :
Cathérine Nay. Souvenirs, souvenirs. Laffont. 2019. 328 pages.
Extrait p. 16
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