"J'aime la mer. Je répète volontiers à mon entourage que je finirai mes vieux jours non loin des vagues. Je débarque à la côte belge, bien emmitouflée, avec un besoin urgent d'écrire, de me ressourcer. (..) Je viens d'envoyer un message à ma mère pour savoir si nous étions venues, ici, à La Panne, lorsque j'étais enfant. Je cherche des couches de souvenirs pour épaissir le réel. Sa réponse est d'abord négative. C'est à Knokke-le-Zoute que nous allions. J'imagine mes parents, habitant un logement social dans une cité, décider de venir se délasser dans la station la plus huppée de la côte... Ensuite, elle m'envoie une photo délavée. Si, nous y sommes venus une fois. Je ne pose pas d'autres questions."
Lisette Lombé
C'est une sorte de premier héritage, que nos parents nous lèguent en nous recréant le récit de leur propre vie, enjolivé par endroits, excluant les zones d'ombre. Mais non, nous n'allions pas à La Panne, nous c'était Knokke-le-Zoute. On sourit avec tendresse, rectifiant la mise au point en fonction de nos propres souvenirs d'enfance, replaçant ces petites omissions dans leur cadre des souvenirs privilégiés qu'on souhaite transmettre. Tout cela n'est pas bien grave et fait la vie.
Lu dans:
Lisette Lombé. L'acceptation est une marche vers la liberté. Trottoirs philosophes . Le Vif Weekend. 26.1.23
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