15 novembre 2022

De l'art de perdre au poker

 "Nissim m’avait appris le poker, mais je n’étais pas bon; les cartes m’ennuyaient. Je lui ai raconté un jour l’histoire du petit chien qui perdait régulièrement parce que, chaque fois qu’il avait un bon jeu, il ne pouvait s’empêcher de remuer la queue. Cela l’a fait beaucoup rire et ma carrière de joueur de cartes s’est arrêtée là."

                        Elie Barnavi
 
 


C'est tout le bonheur de vivre que résume en quelques mots ce portrait d'un chiot qui remue la queue quand il sort un bon jeu au poker. Ils me rappellent un délicieux souvenir d'enfance où, muni d'un mot de maladie le jour de la kermesse d'Anderlecht, j'étais devenu tellement rouge quand l'instituteur m'avait demandé ce dont je souffrais, qu'il s'était pris d'un fou-rire que la classe avait suivi comme un seul homme. "Il est des silences plus sincères que les plus beaux discours" avait conclu notre maître, "que ceci vous serve de leçon." On apprend plus parfois en deux minutes qu'en une année.


 
Lu dans:
Elie Barnavi. Confessions d'un bon à rien. Grasset. 2022. 512 pages.

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