"Plutôt que les racines, je cultiverais l'ailleurs
un monde qui ne se referme pas
plein de “semblables"différents
comme soi et pas comme soi."
Barbara Cassin.
Question souvent émouvante: pour tous ces patients et voisins d'origine
étrangère que nous côtoyons chaque jour, où se niche la nostalgie? Dans
le souvenir des racines, des parents laissés au pays, souvent délaissés,
ou dans l'évidence qu'un éventuel retour ne se produira jamais. "Ubi
amici, ibi opes (Là où j'ai des amis, là est ma richesse)", la nécessité
de gagner sa vie, l'arrivée des enfants, petits-enfants, le confort et
la sécurité trouvés dans notre pays, le sentiment d'appartenance à un
quartier, une communauté de vie créent des liens aussi forts que les
souvenirs lointains d'une famille qui souvent se meurt. On peut
réinventer un foyer qui soit fait de branches tout autant que de
racines. Quand donc est-on chez soi? Quand on est accueilli.
Lu dans:
Barbara Cassin. La Nostalgie. Quand donc est-on chez soi ? Fayard Pluriel. 2015. 152 pages
Exergue de Ceux qui partent. Jeanne Benameur. Actes Sud. 336 pages
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