"Le brume est si légère qu'un éclat de rire trop aigu la déchire
et le matin de juin ouvre grands ses rideaux (..)
Il fait déjà très chaud La journée sera belle
Tout cela n'est peut-être qu'une apparence
l'illusion d'un début d'été
Je respire peut-être une illusion d'odeur de foin
J'entends peut-être une illusion de rires
sur une apparence de berge
Peut-être probablement mais tout de même
en attendant même s'il est sans doute précaire d'exister
il y a des instants (ce matin) où le temps passe avec douceur
Claude Roy. 7 juin 1989
Bien sûr, on ne mesure pas le bonheur d'une journée à son
ensoleillement, mais tout de même. Il est des jours où la légèreté de
l'air rendrait l'envie de vivre aux plus atteints, si on les déplaçait
un peu vers le balcon que le soleil inonde. Mes pensées vont ce soir
vers une belle personne, fort âgée, savourant hier encore l'alchimie du
printemps, de la nature et du bonheur de retrouver sa famille.
Aujourd'hui, elle est sur le fil d'ici et d'ailleurs. Cette pensée va
vers elle.
Lu dans:
Claude Roy. Le Noir de l'Aube. NRF Gallimard. 1990. 150 pages. Extrait pp 143, 144
Claude Roy. Le Noir de l'Aube. NRF Gallimard. 1990. 150 pages. Extrait pp 143, 144
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire