"Avant de mourir je voudrais… "
Candy Chang
Candy Chang est une artiste américano-taïwanaise, surtout connue pour
ses interventions au sein de l’espace public. Aux quatre coins du monde
elle place des panneaux d’ardoise et des craies blanches ou de couleur
invitant les passants à compléter les points de suspension laissés après
la phrase : « Avant de mourir je voudrais… ». Quoi de plus suggestif,
quoi de plus véritablement poétique que de penser, de réfléchir à ce qui
compte le plus pour nous dans notre vie, à ce que nous voudrions faire
devant l’imminence de la mort et ce, juste avant de monter dans un train
et de partir ? C’est que le temps du voyage est propice à emporter la
question avec soi et à méditer sur notre désir. Ainsi à la gare de Lyon,
en réponse à « Avant de mourir je voudrais… », les passants pouvaient
lire les souhaits anonymes rédigés à la craie en ces termes : « voyager
dans l’espace », « voir mes enfants réussir », « être enfin moi », « te
revoir », « devenir maître Jedi » ou encore, actualité oblige, «
capturer un Pokemon » ! La question nous concerne tous, car avant de
mourir, c’est exactement en ce moment précis, ici et maintenant, pas
plus loin.
La réflexion de Pascale Seys apparaît particulièrement inspirante ces
jours où la vie d'avant redémarre, après une longue attente en gare.
Avec une sourde inquiétude d'avoir à nouveau à meubler l'espace, créer
des projets, redonner une dynamique aux journées gagnées par la
léthargie. Se déconfiner responsabilise, tant était confortable
d'évoquer la pandémie à longueur de soirée en chargeant les experts,
ministres, responsables politiques de tous les maux de notre existence.
Il y aura une vie sans le covid, on l’espère sans certitude, mais il
faudra la réinventer.
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