"Le besoin de certitude a toujours été plus fort que le besoin de vérité."
Gustave Le Bon
Ce pourrait être grave, et c'est peut-être rien. Comment
présenter à un patient confiant en la médecine qu'on est dans
l'incertitude face à la raison de ses plaintes? En d'autres temps mon
cabinet jouxtait
l'espace de soins d'un rebouteux dont l'aura était considérable.
"Les médecins tentent de soulager les douleurs des
becs-de-perroquet, moi je les mouds." Et allongeant le malade sur
un chevalet, il lui lamait le dos avec une espèce de crécelle qui
émettait un son effroyable, réduisant la souffrance en cendre.
Pas de paiement, un chapeau à l'entrée accueillait le prix du
soulagement. Comment lutter contre pareille concurrence, bâtie
d'une inébranlable confiance en soi sans risque d'effets secondaires? Le
médecin possède la science et ses hésitations, mais soulage-t-elle
tous les maux, et répond-elle au besoin de certitude? Ce soir je
relis l'Ecclésiaste, qui m'interpelle : "Qui accroît sa
connaissance accroît sa douleur."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire