"Les arbres, les villes, les chats et les vélos, et surtout les musiciens, je dessine ce que j'aurais voulu être. Je ne m'en remettrai pas, de ne pas être musicien. Vous vous rendez compte qu'à mon âge je prends des leçons de piano. Et j'en bave. Et je souffre pour mon pauvre professeur ! Quand je vois passer une jeune fille avec un étui à violon, je me dis : " Quelle merveille de se déplacer avec l'objet de son plaisir ! "
Sempé
Une longue et belle rencontre dans Le Monde de Sempé, d'une modestie
confondante. Admirateur de Duke Ellington, il aurait voulu devenir
musicien mais se mit à dessiner "car des crayons et du papier
coûtaient moins cher qu'un piano". Se décrivant comme un laborieux
sans talent, alors qu'il a dessiné 106 "Une" du New Yorker: "Je
recommence sans arrêt, maintenant encore. Je suis à ma table de
dessin et je réfléchis jusqu'à ce que ça vienne. Ça vient ou ça ne
vient pas. Je dessine des musiciens, en attendant, pour me faire
plaisir. Il faut des jours, même parfois des mois pour trouver une
idée. Affreux ! Qui travaillerait autant que moi ferait mieux."
On se sent meilleur en refermant pareil article.
On se sent meilleur en refermant pareil article.
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Sempé. Je dessine ce que j'aurais voulu être. Je ne serais pas arrivé là si… " Le Monde " interroge une personnalité avec, pour point de départ, un moment décisif pour la suite de sa vie. Cette semaine, le dessinateur dont l'album " Musiques " est exposé à Paris. Propos recueillis par Pascale Kremer. Le Monde 18.2.18.
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