" Quand j'étais enfant, une nuit - c'était une nuit d'hiver glaciale, je n'arrivais pas à dormir -, j'ai vu apparaître un chien solitaire qui courait dans la rue, éclairé par un lampadaire qui oscillait dans le vent. Puis l'obscurité l'a avalé. Il me semble parfois que toutes mes questions sur la vie et la mort, le passé et l'avenir, ont partie liée avec ce chien filant à pas feutrés de la nuit à la nuit. ".
Henning Mankel
L'image de ce chien nocturne " filant à pas feutrés de la nuit à la
nuit" m'habite alors que je cherche le sommeil. Il a le visage de ces
nombreux patients croisés pendant une étape plus ou moins longue de leur
vie, et partis dans leur nuit. Il n'est de maison de mon village
anderlechtois qui n'ait son histoire, ses drames et ses naissances.
Leurs bonheurs et leurs détresses ont déteint sur moi sans qu'ils aient
jamais pu s'en douter, et les prolongent. Ils n'ont rien d'effrayant,
ils ont fait partie de ma vie pendant un bref instant et me précèdent
simplement. Certains continuent à éclairer mon chemin, et c'est pur
bonheur.
Lu dans:
Henning Mankell. Sable mouvant. Seuil 2015. Points 380 pages. Extrait pp. 241-242
Henning Mankell. Sable mouvant. Seuil 2015. Points 380 pages. Extrait pp. 241-242
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