“Il est plus facile d'obéir à autrui que se commander soi-même.”
Irvin D. Yalom . Et Nietzsche a pleuré
Si "le roman est de l'histoire qui aurait pu être (Gide)" le récit
d'Irvin Yalom plaira à ceux qui aiment l'histoire, et les romans. Une
intrigue habilement menée dans la Vienne d'un XIXe siècle finissant
enchevètre les destins de Breuer et Freud (fondateurs de la
psychanalyse), du philosophe Nietzsche et de sa houleuse amante Lou
Andréa Salomé. Sort-on heureux de pareille réflexion en pareille
compagnie? Pas nécessairement, mais on n'en sort pas le même non plus,
avec quelques interrogations tenaces sur ce qui nous reste de vie à
parcourir.
"- Malgré tout, Josef, vous fuyez ma question. Avez-vous vécu votre vie ? Ou bien est-ce votre vie qui vous a vécu ? L’avez-vous choisie ? Ou avez-vous été choisi par elle ? L’avez-vous aimée ? Ou la regrettez-vous ? Voilà ce que j’entends lorsque je vous demande si vous avez vécu jusqu’au bout. […]
« Ces questions… Mais vous en connaissez la réponse ! Non, je n’ai pas choisi ! Non, je n’ai pas vécu la vie que j’ai voulue ! J’ai vécu celle que l’on m’a donnée. J’ai été, moi, le vrai moi… j’ai été enfermé dans ma propre vie.
- Et c’est là, Josef, j’en suis persuadé, la cause première de votre angoisse. Cette pression précordiale que vous ressentez est tout simplement due au fait que vous débordez d’une vie non vécue. Et votre cœur bat à l’unisson du temps qui passe, de ce temps qui ne cesse d’être vorace, qui engloutit, mais ne rend jamais rien. Qu’il est terrible de vous entendre dire que vous avez vécu la vie qu’on vous a donnée ! De vous voir affronter la mort sans avoir jamais réclamé votre liberté, si dangereuse fût-elle ! »
Lu dans:
Irvin D. Yalom. Et Nietzsche a pleuré. Galaade. 2012. 480 pages.
Compagnie Claude Volter. Les larmes de Nietzsche, d’Irvin YALOM, adaptation de Michel Wright. Du 25 février au 8 mars
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