"Mieux vaut regarder le ciel que d'y être."
David Lelait-Helo
Ne pas tenter de quantifier le bonheur de vivre, on ne comprendra
jamais. Ces deux grands vieillards à qui je demande ce matin s'ils se
promènent encore: "et comment! hiver comme été. Une fois par semaine.
Jusqu'à la pharmacie." Et ces autres, interrogés sur leurs bonheurs
volés, les uns un apéro deux fois par semaine à la terrasse du café
"Aux portes du cimetière" (avec vue sur le cimetière d'Anderlecht), les
autres un repas le dimanche au resto-bistrot de l'hôpital Iris-Sud ou
mieux encore un déjeuner-rencontre scandinave quotidien chez Ikea où se
retrouvent à 10 heures pile une joyeuse bande de "copains d'abord" - et
s'il en manquait un c'est qu'il était mort (Brassens). On nous a fait
croire que le bonheur, c'était l'enfance. Balivernes. D'abord, les
enfants pleurent plus que les vieux, et de vrais chagrins. Et puis la
vie c'est comme l'argent, moins on en a, plus on y tient. Mystérieux
plaisir d'être sur-terre.
Lu dans:
David Lelait-Hélo. Sur l'épaule de la nuit. Editions Anne Carrière. 2010. 175 pages. Extrait p. 40
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