« Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies: ils sentent le besoin d'être conduits et l'envie de rester libres. Ne pouvant détruire ni l'un ni l'autre de ces instincts contraires, ils s'efforcent de les satisfaire à la fois tous les deux. Ils imaginent un pouvoir unique, tutélaire, tout-puissant mais élu par les citoyens. (..) Dans ce sytème les citoyens ne sortent un moment de leur dépendance que pour désigner leur maître et y rentrent aussitôt."
Alexis de Tocqueville.
Dès 1840 Tocqueville avait prévu qu'un morne consentement pourrait bien abandonner à un seul homme tout l'exercice de la souveraineté. La chose publique deviendrait alors une carrière comme une autre, aussi ouverte aux plus mesquines cupidités qu'aux plus chimériques ambitions. L'unique condition pour y réussir serait que tout y fût si petit qu'on n'y pût jamais rien soupçonner de magnifique (N. Grimaldi).
Que la campagne est belle! Foules, drapeaux, regards énamourés, ralliements et trahisons, adoubements et soupçons composent un spectacle où le décor prime sur le texte, toujours composé pour un chevalier solitaire à qui il incombe d'éviter divers obstacles pour atteindre le Graal : épouser la princesse.
Lu dans :
Nicolas Grimaldi. L'effervescence du vide. Grasset 2012. 175 pages. Extrait p.133.
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