"Pas envie d'écrire : Je suis né. On m'a né, voilà qui serait plus juste."
L. Janvier
On se retrouve embarqué tout jeune dans un train qu'on n'a pas choisi,  ni sa destination, ni les compagnons de voyage, et dont on peut à tout  moment se voir débarqué sans préavis. On reçoit quelques bagages,  inégalement répartis, pour occuper le temps, mais en réalité on ne les  utilise que peu: la majeure partie du temps on patiente, on observe le  paysage qui défile, on nettoie le compartiment, on attend le passage du  contrôleur craignant qu'il ne nous demande où on se rend, car on aurait  bien de la peine à lui répondre. Il y a des jours, il y a des nuits. On  se calfeutre pour éviter les variations trop brutales du climat,  veillant à ne pas trop bouger de peur de gêner nos voisins. Parfois il  arrive qu'on croise en autre train, qui parvient à nous inquiéter:  refait-on ainsi le voyage souvent, et c'est quand qu'on va où? 
Lu dans :
Ludovic Janvier. La Confession d'un bâtard du siècle. Fayard. 2012. 272 pages.
Monique Petillon. Faire flèche de tout chagrin . Le Monde des livres. 2 mars 2012
 
 
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