13 octobre 2011

Les petits cadeaux entretiennent l'amitié

"Dans ce monde , il faut être un peu trop bon pour l'être assez."
Marivaux
Rien à voir, quoique. Vu hier soir un bout d'émission sur France2 narrant les visites d'amitié que les politiques français et leurs intermédiaires se devaient de faire avant les élections à Omar Bongo, président du Gabon. Visites se soldant par la remise d'une valise bourrée de coupures de cent euros ("on n'aurait plus su en rajouter une seule tant c'était serré"), acquise au terme d'une petite liturgie immuable: ramper à genoux devant son hôte, à qui on lavait les pieds dans un bassin, et en boire quelques gorgées d'eau ensuite en signe de respect et de gratitude. La scène est rapportée par un ancien ministre gabonais, actuellement domicilié en France, qui assure que les interlocuteurs, quel que soit leur niveau ne rechignaient guère à cet innocent rituel culturel somme toute. Ne se disait-il pas que "la France sans l'Afrique, c'est une voiture sans carburant", venu de ce Gabon au pétrole abondant qui, avec un PIB équivalent à celui du Portugal, n'a construit que 5 km de routes par an et possède un des taux de mortalité infantile parmi les plus élevés au monde.

Lu dans :
La transmission, chemin vers l'autre ou chemin vers soi? Weyrich. 2011. 183 pages. Extrait p.170

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